Les Collections de Philippe
Les sabres d'ordonnance de l'armée suisse
L'étrange histoire du sabre du capitaine-aumônier Bernard Kolly
Ce sabre appartenait au
Capitaine-Aumônier Bernard Kolly (1882-1951) curé de Châtel St Denis, durant la Mobilisation 1939-1945.
L'histoire de ce sabre est magnifique et il faut lire, à ce propos, le mot de Norbert Berthoud, ci-dessous, qui en a été le détenteur et le gardien dans son chalet des Paccots.
Raymond Jaquet m'écrit que le curé Kolly était surnommé le curé des armaillis et un article qui lui était consacré par le Messager le 25 avril 2019 était intitulé : La choupâye d'un abbé...
La choupâye est un mot patois qui signifie manger la crème très épaisse du chalet avec la célèbre cuillère en bois sculpté
Le Curé Bernard Kolly,
le capitaine-aumônier Emile Durounvenoz,
le capitaine-pasteur Hug
et Noël Fontanet
L'avis de l'expert
le 29 août 2021 lors d'une bourse aux armes à Martigny, je rencontre Emile Joyet, l'un des meilleurs spécialistes suisses en armes anciennes qui présentait l'épée d'aumônier... de l'abbé Bernard Kolly !
Je lui raconte l'histoire de mon sabre de l'abbé Kolly présenté sur mon site internet.
Il me répond ceci :
''Oui en effet, sur votre photo se trouve l’aumônier Bernard Kolly. Comme vous pouvez le constater il ne porte pas de sabre. (en effet il est en soutane)
Il était spécifiquement défendu aux aumôniers de porter une arme à part l’épée du modèle d’aumônier.
Je suis désolé pour votre magnifique histoire mais elle ne tient pas. Lire la revue militaire Suisse entre 1908 et 1911 sur les débats et les discussions au Conseil National portant sur le sujet.''
Avec mes meilleures salutations.
Emile Joyet
A ma question :
Aviez vous déjà vu un sabre complètement gainé de cuir comme celui dont on parle ?
Emile Joyet me répond :
''Oui, tout à fait, ce n’est pas réglementaire, mais c’était autorisé au début de la guerre 1914-18.
1) ça évitait le bruit
2) ça ne brillait pas.
Par contre, la rouille s’installait sous le cuir c’est la raison que nous en trouvons que très peu.''
Ce sabre d'ordonnance suisse est appelé "sabre à lame droite modèle 1899" selon le règlement.
La première livraison de ces sabres a été effectuée par E. & F. HÖRSTER SOLINGEN. (Allemagne)
Les sabres ont été livrés en trois longueurs. La particularité de la première livraison Hörster est le capuchon de poignée extrêmement élégant, trois fois étagé dans le style k&k. Ce capuchon de poignée figure dans tous les règlements de l'Ausrüstung 1899, même la réimpression de 1922 utilise encore cette image.
Le modèle ci-dessus à la particularité d'être entièrement gainé de cuir, soit le manche, la garde et le fourreau.
Il est de grandeur II soit une lame de 810 mm. Il porte la date de 1900 et le No 588.
(acheté à Vauderens le 1er juillet 2021)
Arme emblématique des cavaliers des campagnes napoléoniennes, le sabre accompagne déjà les armées européennes depuis plusieurs siècles. C’est au contact de peuples tels que les Hongrois, Polonais ou Allemands que l’arme et le terme sabre va apparaitre dans le vocabulaire militaire du XVIIe siècle.
Le mot sabre provient probablement de l’allemand Säbel, lui-meme venant du polonais szabla. Emprunté aux cavaliers de l’Est dont l’efficacité est alors réputée, il va finalement devenir l’arme favorite du fantassin et du cavalier pour ne plus le quitter.
Sa forme et sa taille peut évoluer en fonction des besoins et des périodes : une lame plus longue, un panier plus enveloppant, une lame plus ou moins courbe, etc.
Un sabre pour chaque poste dans l’armée, et des sabres différents pour tous les pays ! Il existe finalement plusieurs centaines de formes, parfois difficiles à distinguer.
Le sabre-scie de sapeur suisse 1842/1852
Tout d'abord, faut-il cataloguer cette arme blanche dans les baïonnettes ou les sabres ? cette question semble n'avoir pas encore été résolue en Suisse. Les français appellent cette arme le Glaive Suisse. Ce qui est sûr c'est qu'il est copié du modèle français de 1831 des troupes à pied (voir ci-contre) mis à part le côté à dents de scie, sur l'arme suisse, qui ne servait pas à infliger d'horribles blessures à l'ennemi mais bien à couper des arbustes dans le cadre des missions de génie confiées aux sapeurs de l'armée helvétique.
Les lames étaient fabriquées en Suisse par la Waffenfabrik S.J.G. Neuhausen mais également en Allemagne, avec les marquages Fhoster Solingen, Wester & Co Solingen ou Gebr Weyersberg Solingen.
La restauration du sabre-scie de sapeur suisse Gebr. Weyersberg 77 Solingen No 453
Ce sabre acheté le 6 juillet 2021 à mon copain Raymond de Vauderens, était relativement en mauvais état et il méritait que l'on lui fasse une cure de jouvence !
Voici son état AVANT :
Il a fallu d'abord séparer les pièces en cuir de celles en acier et en laiton. Les cuirs ont été lavés à l'éponge avec de l'eau tiède et du savon de Marseille, puis séchés, traités et nourris, avec une crème adaptée, à l'éponge et tout en douceur !
La lame en acier, la poignée et la garde en laiton, qui comportaient des traces de rouille, ont été traités et polis avec de la pâte abrasive puis soigneusement nettoyés au Sigolin.
Voici son état APRES :
Marquages :
Gebr. Weyersberg 77 Solingen No 453
Autre côté : croix suisse et SP
Longueur totale : 685 mm.
Sans le fourreau : 665 mm.
Poignée : 150 mm.
Longueur lame : 595 mm.
Largeur lame : 41 mm.
Sabre-scie de sapeur suisse modèle 1842/1852 Gebr. Weyersberg 77 Solingen No 453
Marquage sur l'arrière du porte fourreau : G.B